Lauréats

Félicitations aux cinq gagnants des EDAA de 2023! Apprenez-en plus sur les artistes et leurs œuvres exceptionnelles ci-dessous.

K-COSMOSIS, 2023 
Animation experimental 3D, 5:00 minutes 

K-COSMOSIS explore la nature mixte des cosmologies de la métaphysique coréenne. L’œuvre réunit une multitude de récits qui défient l’espace et le temps pour faire l’éloge d’une compréhension multidimensionnelle de l’histoire, de l’identité, de l’idéologie et de la mythologie. Éclairée par les philosophies féministes et queer de la physique quantique, Yook utilise des systèmes de particules générés par procédure pour tisser une histoire complexe de relationnalité qui embrouille les frontières de la perception. L’œuvre invite le public à voir le monde avec osmose plutôt qu’avec dualité afin de révéler un profond sentiment d’expérience fusionnelle commune. 

Bomi Yook est une artiste canado-coréenne dont les œuvres s’inscrivent dans les médias immersifs générés par ordinateur, l’animation expérimentale et la prestation vidéographique. Son art aborde les thèmes de la perte, du désir, de l’existence et de l’appartenance à la diaspora coréenne, tout en se penchant sur le paradoxe de l’indigénéité et de la futurité au cœur de l’identité immigrante.

xīn nī 廖芯妮, 2022 
Vidéo, 7:26 minutes 

xīn 廖芯妮 est un autoportrait ethnographique intime exprimé par la danse et les technologies numériques. Au fil de conversations intergénérationnelles avec sa famille et sa communauté, Liaw transforme le fossé linguistique entre son nom chinois et sa traduction hakka en un espace de guérison. En s’inspirant des méthodes de décolonisation de l’identité queer pour mettre l’accent sur l’amour-propre et la curiosité personnelle, l’œuvre explore les liens physiques et technologiques. Les corps constitués d’objets culturels en 3D permettent de raconter l’histoire des aînés de Liaw tout en élargissant son réseau de connaissances ancestrales en pleine croissance. 

Photo: Kendra Epik @kendraepikphotography

Jasmine Liaw est une jeune artiste queer sino-canadienne émergente. Œuvrant dans le domaine de la danse, des nouveaux médias et du cinéma expérimental, la pratique de Jasmine est une exploration de sa diaspora hakka, de son identité queer et de son écoanxiété. Elle est l’associée artistique de Chimerik似不像 Collective et membre du groupe de recherche Dias:Stories 

Here I Stand, Still Guarded, 2022 
Réalité Virtuelle 

Here I Stand, Still Guarded fait appel à la réalité virtuelle comme méthode expérimentale de préserver les expériences vécues par les Canadiens français et la diaspora kanien’keha:ka. La simulation se sert de l’environnement intime d’un salon pour englober des voix multigénérationnelles et des temporalités changeantes. En transformant des objets d’une grande valeur sentimentale en ressources tridimensionnelles, Johns enrichit sans cesse l’œuvre pour en faire des archives vivantes. En tant qu’« invité » dans cette maison reconstruite, le public est invité à explorer une gamme d’objets et de meubles en constante évolution, à écouter des récits familiaux et à réfléchir à sa propre relation avec la culture canadienne.

Photo: Justin Bull

Melissa Johns est une artiste visuelle et une éducatrice de Toronto issue d’un milieu mixte kanien’keha:ka (du mohawk, qui signifie « clan de la tortue ») et canadien-français. Spécialisée dans les installations de réalité virtuelle, la peinture numérique et la vidéo, l’œuvre de Melissa se concentre sur l’étude du potentiel narratif de ces canaux émergents pour recueillir, préserver et transformer des fragments des histoires qui l’entourent. 

Retornar, 2021
Vidéo, 20:00 minutes

Structuré comme un jeu vidéo, Retornar (de l’espagnol, qui signifie « revenir ») suit les neuf derniers humains sur Terre et leur parcours vers une réinitialisation de notre monde. L’œuvre a lieu dans les Andes en 2222 après qu’une guerre catastrophique provoquée par l’exploitation extrême des ressources ait ravagé le paysage. Les personnages qui ont survécu à ce désastre doivent s’engager dans une série d’énigmes fastidieuses, entremêlées de longs écrans de chargement, jusqu’à ce qu’ils soient appelés à accomplir leur destin de dernier espoir pour l’humanité. Tamayo Soler construit un monde à plusieurs niveaux qui comprend une sphère céleste numérique, s’inspirant des premiers jeux vidéo 8 bits, des jeux de simulation de vie et des univers de clavardage vidéo. 

Santiago Tamayo Soler est un artiste multidisciplinaire né en Colombie et établi à Montréal. Au fil de son travail dans le domaine de la vidéo, et grâce à son expérience des arts de la scène et du cinéma, Santiago s’intéresse à la construction de mondes et à la juxtaposition de lieux construits numériquement avec des images d’archives. Son travail propose un examen écopolitique de l’Amérique latine d’un point de vue diasporique, qui donne lieu à des récits immigrants et queer. 

I’m sorry, I’m having trouble with the connection, 2023 
Vidéo, 10:14 minutes

Cette vidéo en rendu 3D met en vedette Claudia, une assistante IA personnifiée qui prend en compte sa complicité dans un système hostile qui entremêle société de consommation et société de surveillance accrue. L’artiste au ton de voix modifié rumine sur le travail féminisé et le désir différé, alors que des problèmes informatiques la font glisser entre la spéculation poétique, les réponses automatiques génériques et l’incapacité d’exécuter des commandes de base. L’œuvre imite le style de réponse des assistants IA comme Siri et Alexa pour révéler comment nos machines intelligentes réaffirment une distribution inégale de l’énergie et reflètent nos attentes en tant que sujets dans un système capitaliste tardif.  

Sophia Oppel est une artiste interdisciplinaire et une chercheuse établie à Toronto. Elle s’intéresse à l’examen des interfaces numériques et des architectures physiques en tant que centres de pouvoir parallèles. Oppel utilise des substrats transparents, comme le verre, les miroirs et les écrans, comme cadres pour réfléchir aux paradoxes d’être humain au sein du capitalisme de surveillance.